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Sachiko est ma fierté. Ma joie.

Elle ferait n'importe quoi pour moi

Je pense qu'elle ne me reconnaît plus...

... mais je l'aime de tout mon cœur...

Note : Les élèves qui ne sont pas vraiment proches d'eux s'appellent souvent par leur nom de famille. Le train train habituel des mangas bateaux pour les noms (Kun-Chan-San-Senpaï) n'est pas obligatoire. Avant de lire ce qui suit, n'oubliez pas qu'un lien particulier se tisse souvent entre le maître et ses élèves.

La nuit tombait sur la ville, et le lycée Kisaragi, et les étudiants de l'académie Kisaragi, épuisés après une dure journée à travailler, rentraient chez eux, quittant l'académie dans un flot continu. Ils n'aspiraient qu'à une bonne soirée de repos, avant de tout recommencer le lendemain.

La classe 2-6, contrairement aux autres, avait choisi de se retrouver ici, une fois par mois, en compagnie d'une élève plus ancienne.

Ayumi Shinozaki racontait ce genre d'histoires plus pour se rassurer elle même qu'autre chose. Elle était assise ici, en tailleur, au bout d'un cercle formé par la classe, avide d'entendre ces petites histoires effrayantes, même si celle d'Ayumi, comme elle l'avait prévenu, serait l'un des grands classiques du lycée. La jeune fille alluma d'un geste lent une bougie, qu'elle déposa au milieu du cercle. La flamme vacillante, comme luttant pour exister quelques instants de plus, éclairait le groupe d'une faible lumière chaleureuse. La salle de classe était, elle, éclairée par la lumière blafarde de quelque lampadaire.

Ayumi parlait d'une voix tremblante. La jeune fille, d'habitude souriante, s'était renfermée sur elle même et sur ses quelques amis en l'espace d'une semaine.

C'était comme si quelque chose en elle était mort. Quelque chose. Sa joie de vivre. Entre autres.

- Tout cela s'est passé sur une sombre nuit pluvieuse, semblante à celle-ci. Epuisée, après une dure journée passée à travailler, Madame Shinozaki* descendait les marches, avant d'en louper une.

La jeune fille observa un instant tout le groupe. La lumière incertaine de la lumière sur son visage inexpressif avait quelque chose... de surnaturel. D'effrayant. Elle parlait d'une voix cassante, peut être le plus effrayant pour ceux qui la connaissaient. Elle n'était plus la même.

- Les bruits de sa chute répercutaient dans tous les couloirs de l'école. Tout un atroce bruit. Un bruit d'os brisés. De son cou, qui dans sa chute, s'était tordu, la tuant sur le coup. Il se dit, qu'encore aujourd'hui... elle reviendrait en ces lieux, vingt ans plus tard, sous la forme d'un fantôme, le visage tordu, sur le côté, le cou fracturé. Uniquement sur ces sombres soirées. Sa venue est généralement accompagnée d'une coupure de courant, alors qu'avec la plus grande des lenteurs, elle frappait à la porte. Deux simples reprises, qui sonnaient comme un glas pour ceux qui avaient le malheur d'entendre ce qu'il restait de ses os cogner contre la porte. Elle demande ensuite d'une voix monotome, dénuée de toute la vie qui l'habitait quelques instants auparavant encore.

- Est-ce que quelqu'un est encore là... ?

- Vous verrez ensuite sa main, glisser par la porte. Une main décharnée, dépourvue de chair. Plus un os qu'autre chose. Et quand vous l'aurez vu...

Le courant sauta sur le coup, et comme par enchantement, un coup de vent passa. La flamméche mourrut sur le coup, plongeant la classe dans l'obscurité la plus totale.

* : Vous remarquez qu'Ayumi et cette professeur ont exactement le même nom de famille. Cette ressemblance est fortuite et trouvable dans le original sans être expliquée. Coïncidence...

Je restais surprise face à la situation . Ne vient-elle pas de dire que le fantôme apparaissait les soirs de pluie, accompagnés d'une coupure de courant ? Non ... Il a y a forcément une explication . Je me retenais de prendre un air effrayé, je n'aimerais pas que mes amis voient mes faiblesses .

Je me levais, l'air passif et fixais désormais la porte, dans l'attente de la suite des événements que nous avait raconté Shinozaki . Difficile d'écouter si on toque à la porte quand la moitié du groupe hurle de peur ... Surtout si cette moitié est principalement composée de filles .

-Vous allez rester calmes ?! Ce n'est qu'une pure coïncidence, j'en suis sûr ! ... Du moins, je l'espère ...

Disais-je d'une voix plus douce mais moins haute .

En attendant le silence, je fixais la porte . Je ne sais pas pourquoi ... Cette histoire est sûrement fausse, mais ... Je ne peux pas m'empêcher d'attendre quelque chose ... D'attendre un "toc-toc" .

Il fallait vraiment me traîner pour ce genre d'événement avec la classe. Ces gens ne sont pas de mauvais bougres, loin de là, mais terminer une heure plus tard, heure qui aurait pu être consacrée à dessiner, ne me plaisait pas du tout. Mais est-ce que j'avais le choix, quand j'ai vu que toute la classe 2-6 me demandait d'y aller ? Je n'allais pas les lâcher. C'est qu'une fichue fois par mois, après tout...

Je connaissais bien Shinozaki. Et ça n'allait pas en ce moment pour elle. Elle parlait d'un... Morishige. D'un professeur qui se serait appelée Madame Yui, ou encore d'une Mayu, quand elle ne parle pas non plus d'une certaine Seiko. Autant de personnes dont je n'avais jamais entendu parler. Je crois bien qu'elle me détestait parce que je n'avais pas la moindre idée de qui elle voulait parler...

Il ne restait rien de la fille joyeuse que je côtoyais, et ça me remplissait de tristesse, à moins que ce ne soit de peur.

J'écoutais cette histoire avec intérêt, quand la lumière sauta. Certains d'entre nous se sont levés, mais je suis restée sur le sol. Elle nous faisait marcher, ça ne faisait aucun doute... non ? J'avais peur tout de même, et je m'en suis rendue compte quand j'ai pris la parole pour répondre à Ogawa.

- T... très jolie coïncidence, en effet ! C'est pas drôle, Shinozaki, arrête...

Je ne comprenait pas se qu'il se passais, pourquoi le courant avait sauté, mais se que je savait, c'était que je tremblait tellement que j'en oubliais les autres, je restait assise, pétrifiée, ne comprenant qu'a moitié se qui se tramait, déjà que ses histoire de fantômes m'avaient retourné l'esprit, puis cette coupure de courant tout à coup, après m’être calmée, je regardait les autres courir dans tout les sens, puis je voyais Honoka qui restait assise comme moi.

-H-Honoka ... Il se passe quoi ?

Spoiler:

J'avais envie de rire, à tel point je sentais la supercherie venir, mais je n'en laisse rien paraître. Je fais tout de même l'effort surhumain de me lever. Après tout, elle a dû quand même s'appliquer avec un complice pour faire cette espèce de tour, et...

... et si c'était pas de la connerie ? A bien la regarder, elle avait l'air étonnée, effrayée même. M'enfin, mon imagination me joue sûrement des tours.

- Très drôle, Shinozaki, maintenant rallume la lumière, qu'on en finisse...

Shinozaki regarde autour d'elle, et au brouhaha général qui régnait dans la salle. Tout le monde semblait effrayé, et Haruna n'aida pas avec sa remarque désinvolte.

- Je n'y suis pour rien, je... je vous assure !

Et alors que l'agitation était à son comble, deux bruits résonnèrent dans la pièce.

Toc toc.

Presque tout le monde se tourna vers la porte. Le boucan général venait de mourir sur le coup, alors que l'attention se focalisait sur cette porte, comme si un horrible monstre allait en sortir d'une seconde à l'autre.

C'est alors que dans un bruit, elle se mit à coulisser. Avec une lenteur infernale, entraînant un bruit sourd avec elle, et dévoilant une main, maigre, avec de la peau manquante ça et là, dévoilant les os des doigts.

Ayumi observa la main, livide.

Madame Yui n'était pas là pour jouer le fichu tour, cette fois. Elle regrettait amérement d'avoir raconté cette histoire. Trop de souvenirs en remontaient. Seiko... Mayu... Morishige, et Madame Yui... ils ont tous disparu, et personne n'est là pour être au courant de cette disparition. Personne, sauf les quelques survivants de la catastrophe terrible...

La porte s'ouvrit complétement, dévoilant un horrible fantôme. Ses vêtements étaient en lambeaux, et ses yeux semblaient être prêts à quitter leurs orbites à tout instant. Ses bras, laissés le long de son corps, semblaient être brisés, comme son cou, tordu. Ayumi s'habituait progressivement à l'obscurité ambiante. Et alors qu'elle observait cette vision de cauchemar, une pensée lui vint à l'esprit.

Les fantômes portent toujours des sacs sur leur dos, comme celui-là ?

[HRP: oh nan, t'as écris la suite pendant que je validais mon message =( ]

Mon rp qui s'insère avant la suite:

Oulah... c'est quoi ça ? C'est dégueulasse ! Nan mais, si je sais qui a osé mettre un costume aussi nul, je lui colle la honte jusqu'à la fin de sa vie ! Enfin, les autres ont l'air d'y croire.

Et si... et si c'était vrai ? Un seul moyen de vérifier... je pris mon courage à deux mains, ainsi que mon granola, et le lança de toutes mes forces sur le fantôme. Bon, j'ai foiré mon coup, le granola s'est écrasé à 2 mètres de moi. Pas ma faute si je fais pas de sport aussi ! Et puis, je sentais la peur monter. Maintenant, tous les regards étaient tournés vers moi. Et j'avais réussi à attirer l'attention du truc... mais qu'est ce que je suis doué moi !

-Oups... je crois que j'ai encore fait une co****** (oh, des petites étoiles rigolotes !) moi...

J'entends un bruit. Un paquet, du genre de ceux qui contiennent un biscuit, quelque chose du genre. Je regarde à ma droite, et je la vois. Une sorte... d'humanoïde, blanche. On pouvait presque voir ses os, au point auquel sa peau pouvait être pourrie, et rongée par le temps. Son cou était tordu, comme un poulet. L'horreur.

Je jette un œil à Fuiji, et au paquet. Il venait de le lancer ? Splendide. Il est prêt pour les Jeux Olympiques, deux mètres pour un fichu paquet de Kinder Bueno. Ou de Mars ? Peu importe.

Je commençais à y croire à ces conneries, et j'observe les autres, apeuré.

Elle a l'air plus vraie que nature... qu'est-ce qui se passe ?!

Je n'arrivais pas à y croire . Je me répétais à voix très basse ...
-Ce n'est pas possible ... C'est un déguisement ... Ce n'est pas ... Possible ... !
Je suis presque sûr qu'il ne s'agit que d'une mascarade ! Mais ... Shinozaki n'est plus la même depuis quelques temps, et je ne saurais pas faire la différence si elle joue la comédie ou si elle ne fait pas semblant ...

J'affichais un petit air de terreur, et je suis toujours surpris par ce que je vois . Je ne peux vraiment pas distinguer s'il s'agit d'un déguisement ou non ... Mais je tiens tête, je suis sûr que c'est faux ...

-Sh.... Shinozaki ! Dis à ton complice d'arrêter ! C'est bon, tu voulais nous ficher la trouille ? Bah c'est réussi ! Stop maintenant ! Je suis sûr à 90 % que ce n'est qu'une blague de très mauvais goût !

Je vais finir par y croire à ces conneries ... Ah put***, c'est horrible ! On dirait moi, en fille plus âgée après quelques semaines sans manger et en m'étant foiré dans des escaliers ! ... C'est ... Horriblement laid ... Je suis dégoûté au plus haut point, comment les autres ne peuvent qu'être effrayés ?! Je veux dire ... J'ai envie de .... Non ...

J'avais l'air extrêmement malade, et je me suis agenouillé, la main au ventre, avec une expression qui ne pouvait dire qu'une chose ...

-Je vais ... Oh non ...

Je mis mon autre main devant la bouche, voulant m'empêcher de régurgiter mon petit déjeuner, quand je vis le paquet de gâteau, éclaté à une petite distance de moi . Je me demandais ce que ça faisait là . Pas malin de voir et de penser à de la nourriture quand on est sur le point de vomir ... Et c'est ce que je fis .

La lumière se ralluma enfin. Naomi Shinohara faisait un bon monstre, si l'on ne considérait pas le sac resté en bandoulière, au niveau de sa hanche. Elle avait choisi des vêtements laissés pour l'occasion, déchirés. L'obscurité n'avait plus qu'à opérer son pouvoir d'autosuggestion, et un véritable fantôme est apparu dans les traits de la jeune fille, de l'âge d'Ayumi. Elle entra, dans un simple...

- Salut tout le monde.

Ayumi la considéra les yeux froncés.

- T'aurais pu me prévenir, Nakashima...

Un bon quart d'heure plus tard, la tâche laissée par Ogawa (qui avait fait forte impression, et bien rire la classe) a été nettoyée, tout était plus ou moins rentré dans l'ordre, et Fuiji farfouillait dans son sac, à la recherche de quelque chose, ayant demandé à la classe de rester un peu plus longtemps.

Je m'étais isolé dans mon coin, honteux de ce qui s'est passé . Je savais qu'il ne s'agissait que d'une coïncidence, mais j'ai quand même été dépassé par les événements .... Au même titre que mon suc gastrique a dépassé le seuil de ma bouche .

En attendant que Fuiji finisse de nous faire perdre notre temps, je peaufinais la salle, histoire de la laisser propre après notre départ . Je me tourne ensuite face au reste du groupe, adossé au mur . J'ai pris un air boudeur . C'est pas vraiment agréable quand on se moque de nous . Mais bon, ce sont mes amis, je sais bien qu'ils ont juste trouvé l'acte drôle, mais tout de même ...

Je ne dis plus rien, j'observe et j'écoute .

Voir Ogawa vomir m'avait dégoutée. C'est con, surtout quand on sait qu'Ayumi et cette Naomi se sont fichus de nous. Je leur rendrai la monnaie de leur pièce un de ces jours, d'ailleurs. Elle le regretteront.

J'observais simplement Fuiji farfouiller dans son sac. C'est sûrement la surprise dont il avait parlé ! Du moins, j'espère pour lui, pour le temps qu'il prend à chercher. Une boîte de chocolats ? Voilà qui serait bien !

-Eh ben, je comprends que ce soit toi qu'on est choisi pour faire le monstre...

Je trouve rien de mieux à ajouter. j'ai trouvé la blague super drôle, si ce n'est que j'ai gâché des granolas, et que j'ai réussi à faire vomir Chika.

Bon, j'ai toujours faim moi ! Je fouille dans mon sac, à la recherche d'un autre truc de comestible. Du coin de l'oeil, je vois Honoka qui me fixe du regard. Elle est surement choquée par la blague, rien de grave... ah ! Un autre sachet de granolas ! j'le savais !
Je commence à dévorer ce trésor, puis je jette le sachet vide à Honoka:
-Tiens ! tu voudrais pas me foutre ce truc à la poubelle, t'es juste à côté... fais gaffe, ça a fondu dans le sac, tu risques de t'en mettre partout ! Et si au passage tu pouvais nettoyer la tache de celui d'avant, histoire d'éviter que Chika recommence...

Honaka reste là, pétrifiée, la bouche ouverte, sans bouger, devant moi. Ses yeux me foudroient.
-Ben quoi ? Ah oui, excuse moi, j'avais oublié... s'il te plait Honoka !

Puis je sors un magazine de figurines alien, et je commence à le feuilleter en sifflotant, comme si ne rien n'était.

Je ne peux que froncer les sourcils. Il se fichait de moi, comme à son habitude, et je laisse tomber le papier sur le sol.

- Quel dommage. Tu peux bouger tes pieds, et aller le faire toi même, maintenant, espèce de goinfre.

Je l'observais, les bras croisés. Le papier d'emballage tombant misérablement sur le sol. Je ne sais pas comment, mais je vois que mes mains sont tachées de chocolat. Il en a mis partout, et je me suis surprise à enfoncer un doigt dans ma bouche, histoire de goûter. Et rapidement, je n'avais plus de chocolat sur la main. Plutôt bon...

(Fujie, sors le pantin de papier de ton sac quand tu seras prêt à poursuivre !)

- Très drôle, Fujie...

Ayumi frappa dans ses mains, souriante, certainement de manière forcée, avant d'annoncer

- Eh bien les amis, il va être temps de nous quitter. L'académie va bientôt fermer ses portes. Il serait bien dommage de passer la nuit par ici, vous savez ?

Un sourire en coin apparaissait sur mon visage . Ce n'était pas directement les plaisanteries de Fujie qui me faisaient rire, mais plutôt la stupidité de ses blagues . Et, appréciant l'humour noir et les taquineries, la façon dont Honoka se sentit offensée me faisait finalement sourire d'un large croissant, allant jusqu'aux oreilles .

En revanche, je n'ai remarqué qu'ensuite la remarque qu'il fit à la pauvre Naomi, qui a autant l'air enthousiaste qu'Ayumi .

-Laisse les filles tranquille Fujie .

Je me préparer aux remarques style "t'es pas un p'tit peu amoureux, Ogawa ?" quand j'entendis la remarque de Shinozaki .

Je me suis poussé du mur en me servant du pied comme appui, et je commence à ranger mes affaires .

[Note HRP: Je préfère prévenir, Aki manque assez de tact (sans blague ?), il appelle tout le monde par son surnom/prénom, même ses copains pas très proches]

Oups, je suis peut être allé un peu loin, là. Enfin, Chika n'a pas l'air d'être en colère, donc ça va. C'est vrai qu'Honaka se vexe souvent pour rien. A moins que Chika ne soit un peu amoureux ? Hmm... mieux vaut ne pas le provoquer avant la suite.

Je referme le magazine et le fourre dans mon sac, quand je sens qu'il bute contre quelque chose au fond. Ah oui ! La surprise ! C'était peut être ça que Honaka attendait ! Un sourire se forme sur mes lèvres. Elle ne s'attend pas à ça ! Je prend la chose dans mon dos, et me retourne vers le groupe.

-Alors... par où commencer ? Ah oui. Comme vous savez, nous sommes des supers copains, nous tous, et on s'admire tous profondément. Surtout moi.

J'entends Konata qui soupire.

-Et donc, hier, comme je m'ennuyais, eh ben je suis allé sur un site de blagues très marrant, et on a discuté d'un truc qui "permettrait de renforcer l'amitié". Bon, ça avait l'air super marrant, donc je me suis dit qu'on pouvait essayer ! Ça a un grand succès, il parait. Et vous savez que j'adore l'aventure ! Et puis, franchement, si on est d'accord pour aller à ce genre de soirées, pourquoi pas faire ça ? Donc, je vais vous expliquer le charme.

Et je sors le pantin de papier. Tous mes copains me regardent, sourcils froncés, se demandant si je me fous encore d'eux. Bon, c'est vrai que je suis peut-être pas doué pour ce genre de choses.

-Attendez, lisez ça, vous comprendrez mieux, je dis en sortant un article de mon sac.

Et je me lève pour aller ranger le papier de granola. [Mais quel soumis !].

-C'est quoi encore se truc ?

Je disais ça froidement, comme si je ressentais de la peur, franchement, se mec est louche pour regarder des sites aussi étrange, mais bon, en lâchant un dernier soupire, je prenait l'article et commença a le lire, a force, mes craintes se transformèrent en un bref petit rire.

-C'est ça ton espèce de truc de fétichisme ? Disais-je en riant froidement dans un rire étouffé.

J'avoue avoir été un peu méchante en disant ça, mais bon, au dirais qu'il-y-a du bon la dedans.

-Bien, je propose de faire son espèce de ''Rituel''. Juste pour lui faire plaisir.

Je pointais le pantin en papier du doigt.

Si presque tout le monde avait froncé les sourcils, la réaction générale avait été aussi accompagnée de deux cris d'horreur. Ayumi et Naomi avaient simplement hurlé, à la vue d'un simple pantin en papier. Elles le fixaient du même œil terrifié. Ayumi ayant fondu en larmes, sanglotant bruyamment, Naomi prit la parole, d'une voix tremblotante.

- Les amis... Fujie... tu vas ranger ça de suite, d'accord... ? Tu devais sûrement plaisanter quand tu as sorti ça, pas vrai ?

(Note pour Fuiji : Tous les gens ayant l'intention de participer au charme doivent attraper fermement une partie du pantin, et répéter une incantation, "Sachiko, veille sur nous" autant de fois qu'il y a de participants. Le groupe doit ensuite déchirer le pantin à l'unisson. Le bout de papier obtenu lors de la déchirure est à garder à tout prix !

Je ne pouvais pas m'imaginer que Fujie irait visiter ce genre de site, le genre où je ne reste que deux minutes avant de me rendre compte de l'absurdité de la chose . Je le pensais moins naïf que ça ... De plus, Shinozaki et ses amis ne parlent pas de ce rituel de temps en temps ? ... Si, je crois bien . Mais ... Comment un bout de papier pour nuire à une joyeuse bande d'amis ?

Je m'approchais de Konata, qui détenait l'article, et je me penchais, mains dans la poche pour commencer à le lire .

Il s'agirait donc d'un rituel qui permettrait d'être amis pour toujours ? Mouais ... Je redresse la tête, et fixe Fujie d'un air bête .

-Dis, ça veut pas dire qu'on va devoir se taper tes blagues à deux balles jusqu'à la fin de notre vie ? Disais-je sur un ton amical .

Plus sérieusement, je ne pense pas que ce soit quelque chose d'utile . Bon, je ne pense pas non plus comme Shinozaki et ses amis, un bout de papier ne peut pas créer autant d'emm***** que ça . Pourtant je suis sûr que ça aurait plus à Ayumi, connaissant un peu ses goûts ...

-Bah, ce sera sans moi . J'ai pas de temps à perdre avec ces futilités .

Je recule, et fais signe de la main pour démontrer mon refus . J'entendis ensuite un double cri strident, on aurait dit Honoka et Konata tout à l'heure ... Mais cette fois, c'était Shinozaki et Nakashima . Sérieusement, ça peut pas être aussi horrible que ça ...
Je ne dis plus rien, restant sur mes positions, et je regarde les autres, même si je fixe principalement Ayumi et Naomi, avec mélange d'air inquiet et curieux ...

Deux cris stridents pour un fichu pantin de papier ?

... Je viens de fumer ou comment ça se passe ? Comment est-ce qu'elle peuvent être autant effrayées par... ça ? Sérieusement ? Elles se sont faites violemment éventrer par un pantin dans leur enfance, ou... qu'est-ce c'est que ce délire, en fait ?

- Nakashima... Shinozaki ? Est-ce que tout va bien ?

Je ne voyais pas le moins du monde là ou Fujie voulait en venir avec son pantin. Pourquoi est-ce qu'il a fait ça ? J'observais les deux filles à tour de rôle, aussi effrayées que mon frère pouvait l'être en présence d'une guêpe ou d'une saleté du style. Je croise inconsciemment les bras ensuite, perplexe.

-Ouais bon ça va ! Ta blague de ce soir était géniale, tu peux arrêter maintenant... Vas pas me faire croire qu'on va tous crever après par je ne sais quel monstre sorti de nulle part...
Je suis déçu de la réaction des autres. Bon, je comprend un peu pour Chika, mais quand même ! Et cette réaction d'Ayumi et de Naomi... N'importe quoi !
En plus, ça dure même pas 5 minutes...

-Mes blagues à 2 balles ? Pff... C'est de l'ART, d'abord ! Et, quand au charme...
Je me gratte la nuque, cherchant les mots pour les convaincre.

-Chika, tu te souviens de notre dispute, y a même pas 15 jours ? Tu as trouvé ça cool ? Ben, ça pourrait peut-être plus se produire ! Franchement... Et puis, y a quelques années, quand on s'est rencontrés, on était près à faire n'importe quoi d'excitant, de nouveau... Ou est passée cette complicité entre nous ? Cette soif d'aventure ? On est là, à rien faire... il nous reste que le genre de soirées comme maintenant... Et puis, qui peut croire qu'on va crever à cause d'un peu de papier ? Soyons réalistes ! Il suffit de prendre chacun fermement un bout du pantin, de réciter "Sachiko, veille sur nous" autant de fois qu'on est. Et ensuite, faut déchirer tous en même temps le pantin. Et faut impérativement garder le bout de papier obtenu. C'est tout. Rien de "dangereux".

Je sais pas si j'ai réussi à les convaincre, mais je suis super fier de moi. C'est rare que je parle aussi longtemps sans dire n'importe quoi.

Je relève la tête.
-Et comme ça, ptete bien qu'Honoka accepterait d'aller jeter les papiers de gateaux quand on lui demande...
Cette phrase était peut-être en trop.

Ayumi serra les dents. Elle tremblait, confrontée à des souvenirs qu'elle aurait aimé enterrer à jamais. Pourquoi est-ce que la soirée devait en arriver là ? Madame Yui... Seiko... Mayu, et Morishige... la classe 2-6 n'en avait jamais entendu parler. Et pourtant, ils ont existé, un jour, avant de mourir pour avoir fait ce qu'ils étaient sur le point de faire. Elle ne pouvait pas laisser faire ça. Pas une nouvelle fois, en sachant ce qui les attend, si ce n'est une mort atroce, dans les sombres couloirs poussiéreux d'une école n'appartennant ni à cette époque, ni à cette dimension.

Elle n'avait pas pu sauver ses quatre amis. Mais il était encore temps pour ceux là, et elle savait qu'elle s'y mettrait sérieusement pour empêcher le pire. C'était son rôle. En tant que déléguée de classe, même si elle n'est pas responsable de celle ci.

Elle avait les pires difficultés à parler. Le pire était qu'elle avait déja ressenti cette sensation. Le fait de ne pas être libre de ses paroles. Elle l'avait vécu, de même que Naomi devait comprendre ce qu'il était en train de se passer. Mais une terrible question se posa alors à elle.

L'emprise de l'école ne peut pas dépasser sa propre dimension, non ? Ou marque t-elle à jamais ses visiteurs ?

- Vous ne comprenez donc pas ?! La seule chose excitante qui vous attendra, Fujie, est une mort des plus horribles ! Tu... personne dans cette classe ne peut avoir pire idée que de faire ce fichu charme, c'est signer un arrêt de mort !

Et c'est alors qu'elle croisa les regards d'un peu tout le monde. Perplexes. Elle comprit enfin. Elle allait tout simplement interdire à une classe entière de déchirer un pantin de papier. Un pantin, semblant tout aussi innoffensif qu'il l'avait été pour eux, à l'époque. Elle sentit une larme couler sur sa joue. Elle pleurait toujours quand elle se lançait dans des discours trop impliqués.

- Je ne peux que vous le demander... vous le demander pour vous... ne le faites pas... c'est l'arrêt de votre mort que vous signerez en le déchirant...

Sans savoir pourquoi, ni comment, Ayumi se précipita hors de la pièce, sanglottante, rapidement suivie d'une Naomi incapable d'en voir plus.

Elles avaient fait ce qu'elles avaient à faire.

Tenter de lutter contre eux n'aurait mené à rien. Le pantin, alors solidement callé dans les mains de Fujie, aurait tout à fait pu se déchirer.

Et rien. Rien ne fera en sorte que ces deux filles, déchirées par leur expérience du passé, ne retournent dans l'Heavenly Host Elementary School.

Je m'approchait ensuite du papier de Fujie et le tenait, visiblement prête a faire l'expérience, j'attendais les autres.

-Vous v'nez ?

Voir Ayumi comme ça m'a fait mal. Très mal, mais je vins quand même à me demander si les hommes en blouse blanche ne devraient pas venir. Je ne vois pas vraiment en quoi un pantin de papier peut bien être un arrêt de mort. On va se couper les veines avec le papier ? N'importe quoi...

Je m'avance simplement vers le pantin, le prenant fermement en main. Ce rituel est débile. Mais si ça peut bien leur faire plaisir, autant le faire, j'imagine...

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