Valentina avait hurlé à s'arracher un poumon quand le sol s'ouvrit sous elle. Elle eut juste le temps de ranger le petit papier faite pour cette stupide cérémonie sous sa carte étudiante, située dans sa poche. En reprenant connaissance dans ce lieu morbide, la jeune fille était déboussolée et surprise par le contact réalisé avec la poussière. Par réflexe, elle se redressa vivement en balayant la poussière d'un revers de la main.

" C'est dégoûtant ! " Lâcha-t-elle en espérant ne plus avoir le moindre grain sur son corps tandis qu'elle regardait tout autour d'elle, sauf au niveau de la fenêtre. Le bruit de la pluie et l'image des éclairs la terrorisaient.

" Le sol s'est effondré... Et je suis arrivé sur un sol délabré. C'est une blague ? " * Elle se mordit les lèvres avant de regarder tout autour d'elle, s'habituant à l'obscurité, détaillant les meubles et les sorties. Bien entendu, elle se posa une question cruciale : " Ou suis-je ". Sa logique implacable, aidée par son imagination, arriva à une rapide conclusion : l'enlèvement.

Même si elle ne comprenait pas pourquoi elle fut enlevée pour être abandonnée dans un bâtiment abandonné et abîmé par le temps. Agacée par le comportement stupide de son kidnappeur, elle décida de marcher d'un pas rapide... Pour tomber au sol... Elle avait constaté avec désarroi qu'un de ses talons hauts s'était brisée, lui ayant fait perdre l'équilibre. Valentina se releva une nouvelle fois, agacée, décidant d'enlever ses talons pour avancer pied-nue. Au moins, son ombrelle qui la protégerait de chute de poussière était toujours intacte. Elle le garda au-dessus d'elle.

" Bon... Cette porte s'ouvre-t-elle ? " D'un pas hâtif, évitant les quelques trous en les coutournant, elle arriva face à la porte et par réflexe essaya de l'ouvrir.

Valentina referma ses doigts sur son nez pour pouvoir respirer par la bouche. Cette odeur nauséabonde était sur le point de la faire vomir et elle ne souhaitait qu'une chose actuellement : devenir aveugle pour ne plus avoir autant de saleté. Les garçons étaient de véritables porcs quand ils s'y mettaient. C'est ce qu'elle pensa en oubliant un instant les circonstances de son arrivée et le temps subit par les meubles. Quand elle aperçut quelqu'un à terre, instinctivement, Valentina se sentit soulager. Elle n'était plus seul à vivre ce cauchemar, cela le rendit heureuse de voir autrui vivre le même malheur qu'elle. Ce n'était pas une mauvaise pensée mais, seulement une manière de pensée similaire à celle des étudiants qui sont soulagés de ne pas être les seuls à avoir oublier de rendre un devoir.

Elle aperçut au sol un individu. Cette silhouette lui était familière mais, elle n'arrivait pas à se souvenir à qui elle correspondait puisque l'obscurité l'empêchait. Ce n'est que quand le garçon se redressa vers la jeune fille qu'elle put dicerner son visage. Sur le coup, elle maudit sa chance de retrouver Yuta et non quelqu'un d'autre de plus appréciable, de plus normal !

En effet, Valentina gardait ses pensées pour elle et ne les partageait à personne mais, ce garçon était agaçant par le simple fait d'exister ! Il avait un look bizarre qui le rendait mystérieux et incompréhensible aux yeux de la diva de son groupe qui n'arrivait pas à trouver une logique à son comportement. Il essayait d'être un héros mais n'en avait pas l'étoffe avec ses crises de fous rires et ses masques qui cachent son visage. Sur ce dernier point, Valentina était similaire mais, restait elle-même. En fait ce garçon lui faisait pitié et ce sentiment était dégoûtant aux yeux de la belle qui ne devait se préoccuper que d'elle-même.

" Yuta ! " Sa voix était enjouée. " Je ne sais pas... Je croyais avoir été enlevée toute seule mais, ce n'est pas le cas. Le dernier souvenir que j'ai, c'est notre chute à la suite de l'effondrement du sol après avoir fait ce pacte. " Elle parlait d'une voix calme malgré la situation, gardant son sang-froid tout en se déchargeant sur le garçon avant de faire preuve d'une certaine analyse. " Je ne comprends pas pourquoi nous sommes vivants... Nous aurions dû mourir de notre chute ou au moins être dans notre école. Comment a-t-on pu nous kidnapper d'un lieu qui s'est effondré dans un brouhaha entendu à des kilomètres à la ronde ? Et si tu es là... Où sont les autres ? "

Oui elle le détestait mais, elle s'était dite qu'il ferait un bon bouclier humain et que ses faibles capacités pouvaient trouver une utilité dans cet étrange endroit.