La lueur semble se définir par des sortes de particules d'un bleu turquoise surnaturel. Ces particules se réunissent en un point précis, contre le mur, en dessous du tableau, au milieu de la salle. Une fois assez proche de la lumière, Sonnay remarque alors qu'elle dessin les contours d'une jeune et petite silhouette féminine, assise en position fœtale. Cette robe rouge est la même que portait la fille que Sonnay avait déjà vu auparavant...

Le regard vide du fantôme méconnu parcourt de long en large la salle, qui d'ailleurs, ne semble rien contenir du tout après les fouilles vaines des deux lycéens. Pour le moment, Tayse ne voit rien de la petite qui bloque à moitié le chemin à Sonnay. Mais il lui suffit de se décaler un peu pour la remarquer. Quant au jeune homme, il peut noter que ce fantôme semble bien plus calme que dans ses souvenirs... Son regard cependant toujours aussi vide d'émotion longe la salle de gauche à droite, et bientôt, elle posera son regard sur lui.

Décidera-t-il de croiser son regard ?

Cette lueur n'était au final que des particules, mais tu n'as même pas le temps de le réaliser qu'elles se réunissent déjà au milieu de la classe, contre le tableau. En plissant les yeux, tu distingues brièvement un corps féminin faire surface, s'en suivant d'une robe rouge que tu ne connais que trop bien. Tu écarquilles les yeux alors que des papillons commencent à se former dans ton ventre... Est-ce elle ? Cette petite fille qui te coursait dans les couloirs il y a des heures, peut-être des jours ? En tout cas, tu connais déjà la réponse. Oui, c'est bien elle et bien que tu ne le montres pas et l'assume pas, tu as peur. Peur de cette petite fille qui parait si inoffensive. Comment fait-elle ? C'est un fantôme, un truc dans le genre, c'est ça ? En tout cas, toi qui est sceptique, tu as encore du mal à l'avaler. Ce foutu charme n'aurait jamais du être exécuté, et tu n'aurais jamais du te retrouver ici. Cette petite fille te terrifie, tu es pétrifié par la peur et tu ne bouges pas un pouce. C'est vrai que tu dois passer par un imbécile, comme tu te dis. Reste donc là et ne bouge pas. Tu en oublies presque Tayse. Cette petite fille est la seule personne sur qui tu te concentres... et il semblerait qu'elle balade son regard sur toute la pièce. Bon sang, tu as l'impression de voir la scène au ralenti, elle tourne la tête, il ne manque plus beaucoup de temps pour que tu alignes ton regard avec le sien et t'en serre les dents tout en avalant ta salive avant que le moment que tu aurais préféré éviter n'arrive. Une fois son regard posé sur toi, tu ne sais plus quoi faire. Ton ventre se noeud, t'hausses instinctivement un sourcil. Tu as peur, mais pourtant tu n'oses pas le montrer. Depuis toujours, tu préfères rester courageux. Il faut que tu reprennes tes esprits, que tu ne te laisses pas emporter par les émotions. Tu ne pleures pas, tu ne trembles presque pas. Tu ne fais que rester planté là, à ne rien faire et à attendre quelque chose. Oui, quelque chose, mais quoi ? Qu'est-ce que tu fous l'ami ? Bouge ton cul bon sang !

Peu à peu, les pupilles oppressantes de la gamine se ramènent vers Sonnay. Bloquant la vue à Tayse qui alors n'aperçoit rien pour le moment, le jeune lycéen, au moment fatidique où il croise son regard avec celui du fantôme, est pris de troubles mentaux intenses. Un terrible mal de crâne le prend, et lentement, la folie le gagne... Pourtant, son esprit lui, reste confus et intact. C'est comme si ledit esprit s'était scindé en deux, et qu'une partie observait l'autre souffrir le martyr.

En tout cas, cela a des répercussions sur le côté physique. Sonnay s'élance de long en large, hurlant de terreur et de douleur, et ayant pour seul image un cercueil lui servant de dernier lit qu'on est en train d'enterrer, il ne se rend pas compte qu'il s'est accidentellement planté à travers la main un pieu taille dans un pupitre qui traînait par là. Il s'évanouit quelques secondes après, et ne tardera pas à se réveiller.

Du côté de Tayse, sûrement peu rassurée de la scène qui s'est déroulée devant elle, rien ne se passe. Elle subit juste l'assaut répétitif des rires sarcastiques et morbides de jeunes enfants, pourtant totalement absents de sa vue...

[SONNAY PERD 4 PVs]
[CHACUN PREND 15 POINTS DE DARKENING]

J'étais adossé à côté de la sortie, les bras croisés, je regardais d'un air incertains Sonnay se diriger vers la lueur, je savais que ce n'était pas une bonne idée, mais bon, il a fait son choix, j'étais légèrement stressé, je tapotais du pied car je ne savais pas ce qui allait se passer, je savais même pas ce que c'était et d'où venait cette lueur..

Sonnay se rapprochait de plus en plus, jusqu'à se figer complètement. Je le fixai, j'étais assez anxieuse.. Qu'est-ce qu'il fait ? Je plisse les yeux, mais je peux savoir ce qu'il fait..

"Sonnay.. Tu vas bien..?"

Pile au moment où je finis ma phrase, Sonnay commence à crier, à gueuler à s'en arracher la gorge, il commence à courir partout en se tenant la tête, j'ai pu apercevoir son visage à moitié, il avait les yeux exorbité, ses iris s'était rétrécis, il était fou..


Je commençais à avoir peur moi aussi.. Voir une personne comme ça, même pour quelqu'un n'ayant aucune émotion, il ne peut rester indifférent.. Je commençais à m'écarter, j'avais peur qu'il se jette sur moi.. J'ai empoigné mon couteau dans mon pantalon et je l'ai dégainé par sûreté..


Je commençais à partir quand il a écrasé sa main contre un pieu immense.. Il était foutu.. La démence l'a dévoré.. Il s'est écroulé.. Qu'est-ce qui faut que je fasse.. Je peux rien faire ici..



"J-Je... Je.. Je vais chercher de l'aide !"

Tout de suite après ça, je n'ai pas cherché à comprendre, je suis sorti de la salle et j'ai courue le plus vite possible.. À l'intersection, j'ai pris le grand couloir, et j'ai continué ma route..

Tu viens de te voir toi, en train de te faire enterrer vif. Tu te débats, tu as peur, tu frappes dans les murs de terre si étroits avec ton coude. Tu frappes, encore, encore, encore... et encore. Tu es dans un cercueil, et t'oses tourner ta tête à droite, puis à gauche. Tu es si serré, mais les personnes qui t'enterrent ne semblent pas remarquer que tu es bel et bien vivant ! A moins qu'il ne le fassent exprès...

Dans tous les cas, tu espères vraiment être dans un mauvais rêve. Ça va tellement vite, tu vois tout flou, t'as pourtant l'impression que c'est si réel. Ton souffle se met en hyper-ventilation, tu te débats avec plus de force jusqu'à en gueuler et en t'arracher les cordes vocales. Tu tournes à nouveau la tête à droite, et puis à ta gauche et ce à de nombreuses reprises. Ton souffle ne se calme pas, au contraire, il devient de plus en plus difficile, tandis que ton vrai toi devient complètement fou sans que tu ne le saches. C'est comme si tu étais dans deux univers à la fois, mais que tu ne peux jouer la scène que d'un seul... et t'aurais préféré si c'était l'autre scène que tu devais vivre. A un moment donné, tu reviens à la réalité, ou du moins ce qu'on peut appeler une réalité, en sentant quelque chose dans ta main. A vrai dire, tu ne tardes pas à ne plus sentir ta main du tout, en fait... Tu mets au moins une bonne dizaine de secondes à réaliser la situation, avant que tu ne tournes la tête vers ta main et écarquille les yeux. Tu te crispes subitement...

"Ma... main..." penses-tu.


C'n'est que deux, voir trois secondes plus tard, que tu lâches un cri de douleur et d'horreur. Est-ce que tu vas pouvoir encore utiliser cette main transpercée par une énorme pique ? Non, tu essaies pourtant de t'en convaincre, mais non. Plus jamais tu n'utiliseras cette main, et non-seulement tu es paniqué, mais tu es aussi fatigué. Une fatigue qui te rongeait déjà la tête depuis un bon moment, voilà que tu te sens encore plus fragile. Tu dois avoir des cernes, et ressembler à un monstre avec tes cheveux en bataille et ton sang de partout. Tu fermes les yeux, et même avec cette douleur que tu ne ressens presque plus à cause de ta main invalide, tu oses dormir en tombant presque dans les pommes. Il faut au moins que ton cerveau ait un bref instant de repos, bien que la seule chose à laquelle tu rêves, c'est aux cauchemars de cette école maudite...

Est-ce que tu vas abandonner une fois réveillé pour te laisser mourir dans ce trou à rats ? Ou vas-tu continuer la mésaventure avec tous ces dégâts aussi bien mentaux que physiques ?

Et alors, le pauvre lycéen reste sur place, tourmenté par des questions qu'une personne de son âge ne devrait même pas se poser... Cet instant de silence, non sans l'habituel sentiment d'oppression, prouve à Sonnay que le repos est introuvable. La douleur atroce que lui inflige sa blessure est accompagnée d'un saignement intense et profond, bien qu'ici, la profondeur de la blessure relève de l'absence totale d'un petit cercle bien arrondi creusé à travers la paume de sa main...

Une chose est sûre, il faut faire vite. Et invraisemblablement, l'esprit endolori que retrouve le triste blessé lui ramène les idées bien au clair. Il faut agir. Sortir d'ici. Faire quelque chose pour ce pieu en travers de sa paume. Le sang coule aussi vite que le désespoir s'installe...

Le levier suspect au fond de la salle n'a apparemment pas encore été activé... Tayse a abandonné son coéquipier... Et au fur et à mesure que la souffrance s'empare de la main de Sonnay, puis de son avant-bras, son liquide vital s'échappe, l'affaiblissant de plus en plus.

[SONNAY PERD 1 PV]